Aujourd’hui et dans un sourire, et comme hier, et comme demain,
Je m’suis levé, enfin assis, pour ainsi dire, de bon matin,
Pas par paresse, il est sept heure, mais j’ai vu pire, le soleil vient,
C’est juste qu’ici, mon toit à moi, il est juste là, à portée de main.

Cette nuit encore, j’ai cru mourir, faisait trop chaud, même sans mes draps
C’est ça l’été, les corps trempés, ici pas de fan, tu l’endureras,
Cette nuit encore, j’ai cru mourir, faisait si froid, même dans tes bras,
C’est ça l’hiver, les vitres trempées, la vie en van, mais tu l’aimeras.

Le pas de ma porte, c’est pas le grand luxe, y’a pas de hall, y’a pas de terrasse,
Il faut s’courber, s’casser en deux, ne pas se cogner, trouver la place,
Pourtant l’matin, là quand j’m’étire, derrière mon bol, j’me dis qu’c’est classe,
Ma cour à moi, elle change tout le temps, c’est c’qui fait de mon van un palace.

J’me vanterai pas, il faut pas croire, y a pas qu’des hauts, mais c’est normal,
On voit plein de choses, mais quand vient l’soir, parfois on rit, parfois on râle,
T’as b’soin de quelque chose, ou d’monter le son, pas b’soin de te lever, plutôt d’ramper,
T’as la cuisine, un p’tit salon et une chambre dans cinq mètres carrés.

Mon van à moi, il est spécial, y’a d’vieilles affiches sur les rideaux,
C’était mon choix, enfin partiel, parce que je triche, j’voyage à deux,
Ma vie à moi est démentielle, j’adore ma crèche, mon sac à dos,
Je vis comme un roi dans mon réel, et j’suis pas riche, pas selon eux.

Je sais jamais où j’dormirai, dans une semaine, ou bien l’soir même,
Je sais ce que j’fais, j’ai aucun doute, ne serait-ce qu’infime, sur le problème,
Ma vie à moi, elle rebondit, elle sonne et rime comme un poème,
Elle croit en moi, elle me sourit, et pour ça j’l’aime ma vie d’bohême.

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